Page 621 - Dictionnaire Westphal

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plus avec celle des Juifs et des païens, prépara en unecertaine mesure l'universalisme
chrétien. Le nombre des Apocalypses juives, qui virent le jour dans lesderniers siècles
de l'existence de la nation, est considérable. Debeaucoup d'entre elles les noms seuls
sont parvenus jusqu'à nous.Celles dont il va être question ci-après nous ont été
conservées enentier ou par fragments. Il convient de citer d'abord l'Apocalypse de
Daniel,
quiservit de modèle aux autres et qui eut les honneurs de lacanonisation (voir
Daniel).
Le Livre d'Hénoch.
Cette Apoc, la plus étendue de toutes(elle contient 108
chap.), est un assemblage sans art et sans méthodede plusieurs écrits qui
appartiennent à des époques et à des auteursdifférents et qui traitent de sujets
disparates. Après un exorde decinq chap. qui touchent à tout ce qu'il plaît à l'auteur
dementionner, une première partie (ch. 6-36) parle des anges, de leurchute, de leur
châtiment et de plusieurs visions d'Hénoch relativesaux merveilles du Ciel et de la
Terre. Vient ensuite (37-71) le livredes Paraboles, dont le contenu est en majeure
partie de natureeschatologique. Il traite du sort des justes et des pécheurs lors
dujugement, de la participation du Fils de l'Homme à ce jugement, del'Assomption
d'Hénoch et de son intronisation comme Fils de l'Homme.Les chap. 72-83 contiennent
le livre des ans et des mois. C'est untraité astronomique sur les lois des astres. Dans
les chap. 83-gol'histoire du monde est révélée à Hénoch en songe et par des
symbolescomme celui des 70 pasteurs d'Israël. Les derniers chap. (91-108)donnent les
exhortations d'Hénoch aux justes et aux impies, puis uneApo des semaines et un
fragment noachique. On y a inséré en effet desprophéties de Noé qui se rapportent aux
mêmes sujets: la destructiondes anges et la cosmologie. Ces fragments dits noachique
se trouventaux chap. 6 à 11, 54 à 60, 65 à 69. Ils proviennent peut-être d'uneApo plus
ancienne, a laquelle notre rédacteur a fait des emprunts etqui est sans doute tombée
dans l'oubli à cause de l'intérêt plusconsidérable qui s'attachait à Hénoch. Ainsi qu'il
ressort de l'analyse du contenu, Hénoch expose lathéologie et toutes les sciences
historiques et naturelles quis'enseignaient dans les écoles juives de son temps. C'est
un essai decodification de toute cette sagesse scolastique. Mais elle ne procèdepas
uniquement du judaïsme et de l'inspiration de ses docteurs. Elles'était développée
sous l'influence des religions de l'Orient, enparticulier de l'astrologie babylonienne et
de l'eschatologiepersane. Une gnose particulière, étrangère au nomisme
synagogal,s'était infiltrée peu à peu dans certains cercles juifs adonnés auxdoctrines
mystiques. L'apocalyptique fut comme une fenêtre ouverte,par où un air frais d'Orient
pénétra dans l'atmosphère de lacasuistique juive. Parmi les importations orientales
dans lejudaïsme, il faut classer surtout la doctrine du Fils de l'Homme. Oncombina
cette doctrine tant bien que mal avec le messianismeprophétique. Hénoch contient
plus de détails sur le Fils de l'Hommeque Daniel, mais il ne les a ni imaginés, ni
ajoutés de son proprechef. Il a connu les mêmes traditions exotiques que Daniel et les
autilisées plus largement. D'où vient qu'on attribua cette Apo à Hénoch? D'après l'A.T.,
cepatriarche eut une fin mystérieuse, car il fut enlevé au ciel (Ge5:24). Il était donc le