promesse. C'est un subtil exorcisme qu'il fallait opérer. Il
attendit trois ans et demi avant d'entamer cette délicate
opération. D'abord, Il devait s'assurer que ses apôtres
croyaient indéfectiblement en Lui comme Messie. Il fallait
qu'Il manifestât sa puissance par les miracles pour donner
aux disciples confiance en Lui. C'est ainsi, en effet, qu'ils
crurent en Lui (Jean 2:11; Jean 6:14). C'est alors
seulement qu'Il leur demanda:
«Pour vous qui suis-Je ?»
Et Pierre, lui seul, eut le courage de répondre:
«Tu es le
Christ...»
. Jésus le loua, lui disant que cette révélation lui
venait de Dieu (Matthieu 16:15-17). Le premier pas, à
savoir garantir leur foi en lui comme Messie, était ainsi
franchi. Néanmoins, pour Pierre et les apôtres, le
messianisme de Jésus ne pouvait être que nationaliste; il
est le Messie, oui, mais le messie guerrier ! Pierre portait
encore son épée lors de l'arrestation de Jésus ! (Jean
18:10-11).
Le deuxième pas à franchir, le plus délicat, était la
révélation de son messianisme spirituel; les apôtres ne
pouvaient même pas l'imaginer. Jésus, après avoir obtenu
de ses disciples, pour la première fois, la reconnaissance
de sa qualité de Messie, pouvait franchir ce deuxième pas
qui consistait à leur présenter son vrai visage de Messie
spirituel, non nationaliste. C'est ce qu'il fit en leur
annonçant, pour la première fois, sa prochaine mise à
mort. Il leur déclara cela "à dater de ce jour" où ils Le
reconnurent comme Messie, non pas avant, précise
114