Page 117 - ISRAEL EST L

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l'Évangile de Matthieu (Matthieu 16:21). C'était leur dire:
Je suis le Messie, oui ! Mais je ne restaurerai pas de
royaume politique. Pour que vous le compreniez, je serai
livré à la mort. La réaction spontanée de Pierre était de
rejeter cette annonce inattendue:
«Dieu t'en préserve
Seigneur ! Non, cela ne t'arrivera point !»
. Cela lui a valu
une sévère réprimande du Christ:
«Éloigne-toi de moi,
Satan. Tu m'es un scandale, car tes pensées ne sont pas
celles de Dieu mais celles des hommes» (Matthieu 16:21-
23)
. La réaction de Pierre est due, justement, au fait que
les disciples ne pouvaient pas, à ce moment, concevoir que
le Messie, le futur roi d'Israël et le sauveur de la nation,
finisse sur une croix, comme un vulgaire criminel, eux qui
l'imaginaient déjà sur le trône d'Israël, inaugurant la
nouvelle dynastie davidique. Le Messie, le roi d'Israël,
mourir sur une croix ? Jamais ! Lui qui doit détrôner
Hérode et chasser les Romains ! Les apôtres
«ne
comprenaient pas cette parole: elle leur demeurait voilée»
(Luc 9:44-45)
. Il fallait que les apôtres subissent de la part
du Maître un réel lavage de cerveau, un "baptême de
l'Esprit", un bain de régénération par la Sainte Présence
de Christ en eux pour transformer leur entendement. Il ne
pouvait changer leur mentalité que sur la croix.
Il fallait
que meure ce Messie auquel ils croyaient, et cela sans
restaurer de royaume israélien
. Alors, leur foi en Lui
comme Messie - non plus nationaliste, mais spirituel et
universel selon l'accomplissement de la promesse - devait
continuer à vivre en eux; ce qu'ils ne comprirent que plus
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