Page 623 - Dictionnaire Westphal

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des derniers temps. A ce moment, un lévite appelé d'un nomtout à fait énigmatique
(Taxo) et ses sept fils donneront un belexemple de fidélité. Enfin c'est l'apparition du
royaume de Dieu etle châtiment des méchants. A en juger par ce fragment,
l'Assomptionfut d'abord un livre de prophétie; Moïse y est appelé le grandprophète. Ce
livre prophétique a sans doute existé d'abord seul, sansl'addition d'un récit de
l'Assomption, et se terminait par une simplerelation de la mort de Moïse. Les Pères de
l'Église font mention d'unouvrage appelé non
Assomption
mais
Testament
de Moïse
(diatkèkè).
Dans les milieux apocalypticiens,. on y aura ajoutéplus tard la légende de
l'Ascension, sans songer à élaguer dans lespremiers chapitres les allusions à la
mort
de Moïse qu'on ytrouve encore et qui nous renseignent sur l'état primitif des choses.En
tout cas la spéculation des écoles juives s'est emparée du sujetde la disparition du
grand prophète d'Israël et des circonstancesspéciales où elle s'était produite, et cela
avant l'ère chrétienne.Témoin l'épître de Jude, où il est question d'une dispute de
l'angeMichaël et de Satan à propos du corps de Moïse, croyance empruntée àun livre
apocryphe plus ancien. Les docteurs des trois premierssiècles estimaient que la
citation de Jude provenait d'une«Assomption» ou d'une «Ascension» de Moïse. Notre
texte est une traduction latine fort défectueuse d'unoriginal probablement grec. L'une
des prophéties mises dans la bouchede Moïse peut servir à dater le livre. Les fils
d'Hérode, est-il dit,régneront moins longtemps que leur père. L'aîné de ses trois
fils(Archélaüs) ayant été déposé et exilé déjà en l'an 6 de notre ère,l'auteur se crut en
droit de prédire la fin prochaine de toute ladynastie hérodienne. C'est donc à ce
moment, à la nouvelle de lachute d'Archélaüs, qu'il a composé son livre. Il ne se
doutait pasque le règne des deux autres fils devait encore se prolongerbeaucoup. Plus
on s'écarte de cette date de la fin d'Archélaüs, etmoins il y avait lieu de relever la
brièveté du règne des fils encomparaison de celui du père.
Apocalypse d'Esdras
. La
plus belle des Apocalypses juives, sil'on met Daniel à part, est sans contredit celle
d'Esdras. Onl'appelle aussi le 4 e Esdras, les livres canoniques d'Esdras, deNéhémie et
un apocryphe attribué à Esdras étant désignés par laVulgate comme les trois premiers
livres d'Esdras. Le texte le plusancien, c'est-à-dire l'original écrit sans doute en
hébreu, et saversion grecque ne nous ont pas été conservés. Autrefois ce livren'était
connu que par une traduction latine fort imparfaite. Dans lestemps modernes, on
découvrit successivement de nombreuses versions:une arabe, une éthiopienne, une
syriaque, une arménienne, unegéorgienne, d'autres encore. Une lacune considérable
du texte latin(au ch. 7) a pu être comblée grâce à un manuscrit de la
bibliothèqued'Amiens provenant de Corbie. Le 4 e Esdras eut une grande voguedans
les cercles apocalypticiens juifs, où il servit de modèle auxauteurs d'écrits similaires
(voir l'Apocalypse de Baruch). Le créditdont il a joui dans l'Église chrétienne est attesté
par le fait qu'ilfut reçu temporairement dans le Canon. La Vulgate l'a placé à la finde la
collection. Il semble avoir été lu avec prédilection dès lespremiers siècles par les
chrétiens d'Espagne, en particulier par lesPriscilliens. Un ms. latin qui date du VII e